Il y a une chose qui m’étonnait chez Darness. Il semblait savoir exactement ce que je ressentais. Comment faisait-il hein ? C’était quelque peu effrayant pour moi de savoir que cet homme me cernait. Il semblait lire en moi comme dans un livre. C’était trop pénible. Je ne supportais pas cela. Non, vraiment pas. Je me sentais faible et dénudé devant lui. Dès qu’il posait son regard sur moi, je me retrouvais déstabilisé. Je voudrais comprendre comment il fait. Non, au fait, je ne veux plus comprendre. Je voudrais juste l’oublier. Je suis convaincu que ça l’amusait de me ridiculisait ainsi. Quel crétin.
Kayhin se trouvait dans la salle de bain. Il se laissa glisser sur le sol froid et rigide, jusqu’à ce qu’il se retrouve étendu. Les larmes ne venaient pas, même s’il était profondément accablé, et bien qu’il ait très envie de chialer. Il était probablement trop anéanti pour pleurer.
Cette journée l’avait épuisé. Elle avait éteint quelque chose en lui. Trop de coups humiliants en une seule journée.
C’était tellement dur de chercher à déchiffrer tout ce qu’il pouvait ressentir à ce moment. Sa bassesse, voilà ce qu’il apercevait en face de ses yeux. Sa vie était absolument insipide. Il n’était que néant. Vivre, à quoi bon ? Pour faire quoi ? Ha oui….Errer, draguer, lire….tss n’importe quoi. Ça n’avait pas de sens. Il en avait marre de porter un déguisement. Il ne supporter plus de vivre de façon aussi inutile. Ça ne lui apportait rien. Sans doute parce qu’il ne voyait aucun avenir devant lui. Uniquement un tunnel ténébreux sans aucune source de lumière.
A quoi cela servirait qu’il continue à vivre ? À qui pourrait-il manqué ? Son sang coulait, la vie le quittait, et ça le soulageait. Il n’éprouvait aucune douleur, n’étant déjà plus vraiment là. Il sentait la vie l’échappait peu à peu. Il ferma les yeux, une voix raisonna quelque part…pas loin d’ici. Non, pas loin…. A qui appartenait cette voix ? Il essayait de se rappeler. On avait prononcé son nom. Qui a prononcé son nom ? …
« 1+1=2, 1+1=2, 1+1=2…. » Le visage livide, Kayhin se rassura intérieurement. Il n’était pas inconscient non, sinon il n’arriverait pas à compter. Il avait encore ses facultés mentales. Oui, il les avait.
« 1+1 =2. 2 prouve que toute chose est divisible. Donc, 2 c’est le bien et le mal. 2 montre que tout est complémentaire. Donc 2 c’est le yin et le yang… » Petit à petit son cerveau devenait comme embué. Et dans le flot des images que lui projetaient son cerveau, il se demanda si vraiment il avait entendu quoi que ce soit.
Le corps de Kayhin gisait par terre dans une flaque de sang. Sa poitrine se levait, et se baissait lentement. Ses mouvements respiratoires étaient de plus en plus lents.
Il ne s’était encore jamais senti aussi léger. Sa dernière pensée fut que tout allait bien.
Une salle de bain blanche. La pâleur de Kayhin. Et le sang rouge. Tout contrastait si bien.